Top articles
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Petit poème d'occasion
S’il fallait renvoyer chez eux Les mots arabes ou arabo-persans Ça ferait du monde Et un drôle de vide sur notre carte de séjour : Azur hasard D’algèbre à zénith Jupe (ce serait dommage) & matelas & nuque (mon amour) Abricot & sirop & sorbet & sucre &...
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Je te pense
Je te pense et c'est beau comme un lopin de terre un soir de labours. Beau comme une voix venue de loin qui ne s'est jamais perdue. Comme un printemps qui rebondit de saison en saison. Je te pense et c'est bon comme le pain et l'eau sur la table. Un jour...
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Du sang dans mes neiges
Adolescent, je désirais tout sans rêver à rien, sauf au rien de Transsibérien, à commencer par-là. Chaque année, j’ajoutais au premier des trains une voiture, repeinte aux couleurs de ma lecture de Gogol, avec les yeux de Raspoutine. Mes instincts avaient...
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Francopolis mai 2012
REVUE FRANCOPOLIS MAI 2012 http://www.francopolis.net/ Dans le sommaire de la page index, vous y trouverez : - Les Auteurs Sélectionnés Mai 2012 – Spécial Haïti sous la responsabilité de Dana Shishmanian. Elle nous les présente, accompagnés des commentaires...
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Site
Nous vivons dans une ville sans fleuve, ici les frontières ne sont faites que de vent et d'averses. Cela fait peur la nuit à ma sœur, mais on ne peut pleurer dans notre maison, peut-être que ça l'aiderait, peut-être que ça la rendrait folle. Il gèle dans...
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Manifeste citoyen
Depuis Victoriaville, depuis le 4 mai 2012, la crise sociale qui secoue le Québec a pris un tournant qui pourrait être décisif. Le conflit est désormais ouvert qui oppose une élite de dirigeants, de puissants et de mandarins et un nombre croissant de...
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Une maison de chiffonnier
«Qu’est-ce que tu fais ? – Je dessine une maison. – Je ne la vois pas. – Elle est invisible. – Comment tu la vois alors ? – Je ne la vois pas, je l’entends. Il y a une femme-fée dedans et elle chante. C’est sa voix que j’entends. Elle pousse les mots...
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Être là
Dans ce siècle où règne le commerce, ses enfants qu’on entraîne à la guerre, ses trafics d’organes, ses femmes violées par des bourreaux, plutôt manger de la vache enragée que de compter mes sous et vendre ma sueur, brouter l’herbe des mots, garder ma...
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Les mailles du filet
Je me demande si l’homme d’aujourd’hui régresse ou évolue. Il dépense plus sur les façons de tuer que pour celles de guérir. Il néglige la vie, ne pensant qu’à mourir le plus riche possible. Tant de temps perdu pour élever des soldats, des banquiers,...
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J'ai mal à l'homme
J’ai mal à la vie j’ai mal à l’homme j’ai mal aux années que je n’ai pas vécues j’ai mal à ma flamme moribonde et aux hirondelles qui volent trop bas J’ai mal à mes pavés qui ont des arêtes aux vagabondages sans auberge aux nuits qui n’éclairent pas leurs...
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Tout dire ou ne rien dire
L e volcan s’est rouvert. Les oiseaux disparaissent. Tous les fleuves débordent et les poissons périssent. Le destin va de travers. La belle au bois dormant s’éveille avec les dents pourries. Je fais un petit tas avec les larmes blanches, les brindilles...
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Sans connaître
L a colère et la révolte nous empêchent de désespérer. La beauté nous apaise. La lenteur nous maintient sur le fil. Avant que le champ de la conscience se restreigne à l’écran, je regarde le ciel. Je marche avec mes pieds. J’applaudis le soleil. Je m’attarde...
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Je n'ai besoin de rien
L e coût de la vie augmente mais la vie diminue. Le rêve ne lime plus que la grisaille des jours. La tendresse perd au jeu parmi les dés pipés, les deuils, les rengaines, les promesses transformées en néant. Porté par le troupeau, l’homme se balade un...
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Suffit
Si vaste soit la création, elle est plus étroite qu’une niche. D’ici à là-bas. Pierre, arbre, maison, je bricole. J’arrive en avance, en retard. Parfois pourtant quelqu’un arrive, et ce qui est, soudain se déploie. La vue d’un visage suffit, une présence,...
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Précise
Quelque chose qui ne fane pas, qui ne blesse pas, un amour d'altitude. Ainsi j'écris ma vie dans ses tout petits plis. Ses moindres rocailles. Ses herbes maigres. Sa farouche détermination. L'amour sauve, ai-je écrit un jour ? Oui il sauve, puis valide...
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La langue
Si l’identité collective c’est un chapelet d’anecdotes qui nous mène de la croix de Cartier à la poutine nous ne sommes pas grand-chose du hasard dans un grand costume de coutumes molles mais l’identité collective ne peut être que la langue car nous n’avons...
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De a à z
Il n’y a rien nulle part qui ne cherche à savoir ce que savoir veut dire. Il n’y a rien partout qui ne cherche à aimer. Je ne compte pas mes pas. J’avance sans savoir où je vais. Si jamais je me couche, ce sera pour embrasser la terre d’un peu plus près...
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Comme la queue d'un félin
Les arbres d’une forêt vivent en solidaires. Si les grands pins retardent la croissance des érables, cela s’inscrit sûrement dans un dessein plus vaste. Derrière les apparences, toute une architecture secrète façonne les saisons. Sur chaque vie reposent...
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En équilibre
Il y a des phrases auxquelles je reste sourd. Ça dépend qui les dit. Le «il faut» d’un enfant n’est pas le même que celui d’un patron. Autant je me méfie du Dieu des chrétiens ou de celui des musulmans, je suis parfois tenté par le Grand Manitou. Ma voix...
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Dans la géométrie des choses
Il y a trois jours que la brume tient le lac en estime. Des nuages roses flottent sur l’eau comme une barbe à papa. Je vois à peine le soleil. Je m’éparpille. Je me perds. Je ne suis pas assez là. Mes enfants ont du souffrir de cette absence. Égaré dans...
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L'Oie de Cravan au Salon du livre de Montréal
L'Oie de Cravan sera au Salon du livre de Montréal du 16 au 21 novembre. Pour nous trouver, il faut nous chercher : bien au fond du stand de Dimedia, numéro 174. Robin Aubert va y signer son recueil Entre la ville et l'écorce vendredi soir de 19h à 20h....
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Temps d'occ et libre nove
Pour traverser ce temps de ploques à terre ils ont chanté presque silencieux dans leurs petites tentes multicolores les locataires du temps présent les pelleteux d’égalité les brasseurs de confiture du futur rêvé tout haut Dans les rues, les parcs, les...
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Oublions Freud
Oublions Freud, oublions Marx, oublions le passé et même le futur, essayons l’amour au présent, une simple caresse aimante, intimidée, toute simple, un clin d’œil énamouré, un simple geste d’homme ou de femme qui s’émerveillent l’un l’autre. Une graine...
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Poème hors compétition
Je détiens le triste record du monde du lancer de cri aux abonnés absents: mon oeil rebondit comme une balle de mousse sur les muscles liquides d'un torrent et je vois l'avenir se déchirer et se tordre comme une enveloppe de papier kraft dans la flamme...
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Glossolalie
Des sons de l’ange aux hurlements des bêtes, de la musique des étoiles aux contrepoints de l’eau, j’habite dans ma bouche. Mon corps est ma langue. Le paysage autour n’est qu’un habit d’emprunt. Un brin d’herbe apparaît sur le visage des lettres. La réponse...