Top articles
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Ceux
Ceux qui parlent avec des lèvres de vampires Ceux qui disent comme s'ils savaient Ceux qui touchent avec des serres de vautours Ceux qui monopolisent l'espace Ceux qui se congratulent en réseaux Ceux qui font humble la main sur l'ego Ceux qui mentent...
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Qui s'étonne ?
Qui s'étonne quand la Gauche sacrifie ses principes en gérant un pays ruiné par une Europe de la dérèglementation imposant que nos grandes entreprises nationales (celles qui créaient l’emploi et la richesse nationale) soient offertes à la Finance aux...
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Ouvert
De l’enfant que j’étais il reste un peu de ce grain de beauté sur le côté de ma main quasi effacé maintenant quasi introuvable je le regardais enfant je ne le regarde plus j’y voyais des indiens danser des loups je me disais le jour où il sera blanc je...
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Les amoureux fervents
C’est parce que je t’écris que tu ne perds pas ta réalité, celle « d’avoir été ». C’est parce que je poursuis notre conversation, au-delà de ta mort, que la pointe de mon crayon, après maintes « ruminations », fait place –et trace – à cet équilibre instable,...
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L'essentiel est toujours ailleurs
Je vais sortir. Je dois sortir. Marcher dans les rues, écouter la ville. Voir le pas des maisons. Voir les habitants entrer dans ces maisons et en sortir. Plus que tout, je dois aller voir le fleuve, le chemin qui marche, le Magtogoek des amérindiens,...
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Mourir comme ça
Dans la première rangée où l’on assoit les gens avec des jeunes enfants, elle change la couche de bébé qui chigne. Il repasse les notes de l’exposé qu’il doit présenter à Melbourne à la conférence de l’ONU sur le sida. Elle dort sur l’épaule de son fiancé....
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L'encan
On vend déjà le ciel à tant le grain de pluie et le soleil en vrac pour le tain des lunettes. On vend déjà la mer à tant le grain de sel et le chant des oiseaux aux cœurs qui sont sourds. On vend déjà la terre à tant le grain de sable. On a vendu la vie...
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Le paradis existe
On est toujours en retard sur ce qui est. Même l’avenir est daté. Le futur s’attarde à balayer le présent. Chaque jour, je m’écarte de la foule. L’oiseau ne chante pas pour rien. Il y a toujours une oreille au milieu des branches, une antenne à l’écoute...
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Dans la vallée du Jabron
L a fenêtre de l'hôtel s'ouvre sur un déluge de roses et d'oiseaux. Dans l'alpage proche, un galop de chevaux bruns emporte l'âme. En carrés de parfums, des lavandes hérissées ont l'œil vertigineux du mauve qui s'ignore. Sur le dos des talus, les genêts...
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Dans la guérite du corps
Je dors et je m’éveille dans la corbeille des mots comme un homme que n’épargnent pas les balles, un sang qui coule d’une blessure commune. Un trou bleu dans le toit me sert de fenêtre. Je lorgne les étoiles comme on ravale un cri. Il y a des mots qui...
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L'invisible du monde
Je remarche en forêt à pas de plumes et d’ancêtres, là où le nouveau se nourrit de l’ancien. J’avance sur les traces d’un loup. Je m’abreuve à l’ivresse des érables. Les oiseaux font la fête tout en restant sérieux. Ils offrent leur chant à ceux qui sont...
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Un paysage de microbes
J’ai retrouvé un vieux carnet sous la galerie. La neige a remplacé les mots par d’étranges dessins. L’encre des pages s’étire en volutes pourries. Un peu de rouille au bout des phrases témoigne du passé. Un paysage de microbes a envahi les marges. À quoi...
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La farce du dindon péquiste
Dans "La Presse" du dimanche le 18 août dernier, le ministre de l'Éducation, Pierre Duchesne, tout en disant que son ministère étudierait avec attention "les implications du jugement qui oblige une association étudiante à compenser financièrement un membre...
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Petits mots pour mes petits-fils
Chaque mot peut servir de pieds pour les culs de jatte, de gants pour les manchots, de miroir aux alouettes pour les oiseaux crédules, de lune qui aboie pour les chiens silencieux, d'arme à blanc pour les soldats traqués, de nuage pour la pluie, de rallonge...
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Étude Bush 2005
Si le monde entier pouvait voter il n'est pas douteux que le deux novembre 2005 Bush serait battu en Irak même dans les pays dont les gouvernements ont soutenus la politique des US dans le monde entier le deux novembre 2005 Bush obtiendrait 20% des voix...
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On dirait du Ponge
Cette espèce de petite peau rouge…, cet espèce de peluche, de pelure délicate…, cette manière de chemise de dessous, délicate et moulée sur le torse, doucement plaquée, entreposée entre la vraie écorce et le vrai bois…, ce tissu rouge et filamenteux qi...
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Montréal
Ça faisait longtemps. Des années, en fait, que nous n’avions pas passé tant de temps ensemble. Je viens souvent, mais jamais pour te voir. Aussitôt le boulot terminé, je saute dans le train. Tes rues décorent les fenêtres des taxis dans lesquels je te...
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Indian castor
Un ruisseau de montagne traversait le sentier de mon enfance son eau vive bondissait du talus étirant vers elle la soie verte des herbes À la fin de l’hiver, l’eau clapotait sous la glace comme chante un poète dans une langue étrangère je l’attendais...
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La grammaire du coeur
Mon cœur bat fort sous ma chemise, à petits coups pressés, puis à grands coups plus forts. Il bat pour toi, mon amour. Il éclot comme une fleur. Je te regarde du fond de moi. Je te vois de partout. Retiens-moi si je tombe, je te porterai mieux. Je t’aime...
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Où en sommes-nous avec le temps ?
À peine vivants, à peine morts, où en sommes-nous avec le temps ? À force de marcher sans rien voir, pas un grain de poussière, pas un atome d’atome, j’ai fini par atteindre le vide, par voir l’invisible. Une bizarre de chaise fait le dos rond sur cinq...
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Riches et pauvres
On connaît des sociétés sans riches. Pas de sociétés sans pauvres. Cette asymétrie donne à penser. Une société sans riches, c’est une société où tout le monde est pauvre. Tel est l’état originel et durable de l’humanité, au temps du paléolithique (qui...
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Grandir
Si longtemps Que le temps nous métisse Si longtemps que je te connais De mot en mot De jour en jour Le vent me ré-enfante Je t'aime Sans fard ni leurres Je t'aime à en tisser le bleu des rêves Je t’aime comme je respire Je t’aime comme je traverse la...
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Saisons closes
L'assouplissant des jours sorti du miroir aux médicaments aux cuisines du manger mou les pilules ont beau changer de couleur l'assemblée des interprètes au théâtre des perfusions se tient toujours sur le bord de dormir l'espace d'une nuit sans fin. Totem...
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Ils ont dit
Il y a peu de temps encore, l’écrivain subversif prenait d’assaut le château Littérature pour en faire bouger les vieilles pierres, pour en chasser le bourgeois pansu qui l’avait confisqué, pour ébranler sa majesté prétentieuse et laisser entrer l’air...
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Le pêcheur d'eau
Le cœur est si fragile et le temps va si vite, ne vous retournez pas sur ce passant qui passe. il a déjà rejoint l'autre côté du monde et, le chapeau tombé, galope dans la plaine sur ce grand cheval bleu qui chasse les nuages comme autrefois le fringant...