Ma mère

Publié le par la freniere

Ma mère voyait clair à la veille

de sa mort,

elle avait fait le pari de l’irréalité

pour gagner sa place au paradis.

Le cimetière n’est pas le paradis,

c’est un lieu de passage

soumis aux contrôles d’identité,

à la politique des corps.

Débarrassée du sien

ma mère ne demande pas la résurrection

des corps,

tout à son âme

qu’elle n’a pas noire

elle ne demande pas pardon,

en rêve elle crie au secours.

À sa droite, je me lave les mains,

je monte la garde en centurion romain.

 

Paol Keineg

 

Publié dans Poésie du monde

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