Bernard Dimey

Publié le par la freniere

Malgré le peu d'argent qu'on a
Malgré notre gueule en tirelire
Et le goût des chemins de croix
De la mitraille et du délire

Malgré ces gens qui march’ au pas
Qui se réchauffent d'être ensemble
Malgré trois cents gueules de bois
Et des milliers de mains qui tremblent

Demain je crois

Malgré les chemins de l'amour
Et cette peur que j'ai des femmes
Qui m'ont laissé le souffle court
Au petit jour au bord du drame

Malgré mes cheveux qui s'en vont
Et ma voix de plus en plus fausse
Dans les ornières de mes chansons
Malgré mes dents qui se déchaussent

Demain je crois

Malgré la peur du lendemain
Qui me prend le soir à la gorge
Et qui serre fort à deux mains
Malgré l'enfer que je me forge

Demain je crois

Malgré mes enfants de l'amour
Que j'ai vu mourir avant terme
Malgré des milliers de discours
Et ma gueule enfin que je ferme

Malgré les soleils de minuit
Qu'on imagine à la campagne
Et qui vont se coucher sans bruit


 

Bernard Dimey

Publié dans Les marcheurs de rêve

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