On sait l'autre

Publié le par la freniere

On meurt : on meurt, on est à terre. On écoute les poètes, on écoute leur voix, le temps qui passe par leur souffle, venus de tous pays, marchant vers nulle part, on entend le murmure du monde, la mémoire de l'oubli, un long chant lancinant, et qui s'élève : et nous rehausse. Ils sont tous là, assis par terre, le dos au mur, à faire un feu avec la vie. Ils sont là, tous, à faire des flammes avec leurs mains, mettre des braises avec leur bouche, et nous réchauffer le coeur.

on est à terre
et c'est la fin

on meurt des vertiges des oiseaux
on meurt enfin
tout en rêvant
qu'une armée en furie
baisse la tête devant :
une poignée de fous.

 

Édith Azam


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Publié dans Poésie du monde

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