Vaches
Si j’étais vraiment sûr de mourir aussi vite qu’il est prévu, j’irais plus souvent parler aux vaches dans les prés:
Elles qui finiront biftecks doivent avoir une idée sur la mort? – une bonne idée! Et sur la résurrection, donc!
Au lieu de cela je paresse : je travaille comme un fou, des quinze heures par jour, et je n’ai même plus le temps de marcher par les chemins creux. – Je dois mourir sans m’en rendre compte.
Mais un soir je partirai – pour la promenade, pour les oiseaux dans les haies. Et, tout comme mon premier chien, je ne reviendrai pas. De moi, on ne retrouvera rien – que ce poème antidaté.
Et moi-même, je ne sais où je serai.
Roland Nadaus