Un bout de chiffon

Publié le par la freniere

Enfant, je fréquentais le bois, bien avant le béton et les rangées de bungalows. Ce n'est pas pour rien que nous mettions le feu aux maisons en construction. Elles nous privaient de jeux, de ruisseaux, de petites bêtes des champs, de cabanes dans les arbres. Où les lapins de campagne pullulaient, les nains de jardin restent immobiles. Où se dresse maintenant un immense parking, c'était le paradis. Nous y pêchions des ouaouarons à la sortie des classes. Il suffisait d'une ligne, d'un hamecon et de bout de chiffon. L'eau avec ses bruits de bouche nous réveillait les sens. Nous nous embrassions sur le radeau de Bozo. Nous apprenions la quête aux champignons, celle des lactaires précédant les russulles. Ces heures sont parmi les plus belles de ma vie. S'il n'y avait pas eu l'enfance, nous serions tous des robots.

Jean-Marc La Frenière

 

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