À mes enfants
Vous ne demandiez que la parole
et c’est moi qui parlait.
Vous ne demandiez qu’une source
mais c’est moi qui buvait.
Pardonnez-moi l’absence
quand vous mouriez de soif.
Pardonnez-moi de n’avoir pas été là,
trop perdu dans mes larmes pour entendre vos rires,
trop perdu dans mes mots pour écouter vos rêves,
trop perdu dans mes pas pour me trouver en vous.
Pardonnez-moi surtout de n’être qu’un rêveur
oublieux de ces choses qui importent au réel.
Rien n’est tout à fait vide ni tout à fait plein.
Nous ne sommes jamais
ni tout à fait ici ni tout à fait ailleurs.
Si la soif porte sa source
je m’en irai moins seul de vous savoir heureux.
Je m’en irai moins con faire la bise aux nuages.
Jean-Marc La Frenière