Les plantes à bonheur
Je récure le ciel
avec des cris d’oiseaux.
Si tu viens demain
il faudra
que le soleil soit propre,
que le ruisseau du cœur
laisse courir ses galets
jusqu’au bleu des abîmes,
que la nappe soit mise
sur la table bancale,
que l’arbre dans la nuit
retrouve ses racines,
ses feuilles dévalisées
avec l’or de l’automne,
qu’il répare ses nids
avec la paille des baisers.
Déjà le fleuve sort du lit
et s’envole vers toi.
Les clés des champs
fleurissent dans les portes.
Les fantômes se pavanent
aux flammes des lessives.
J’ai mis de l’herbe dans mes pas,
du ciel dans mon poing,
du miel dans les ronces,
fait des nœuds papillons
sur la ligne d’horizon
et détaché les chiens de mer.
J’ai nourri de lumière
le sourire des choses.
Jean-Marc La Frenière