La lente application
L'indifférence collée aux murs, aux cœurs, aux regards, maintient la ville dans ses indigences. Les rues toussent leurs fumées, leurs misères, leurs gerçures. Les vitrines désinvoltes, racoleuses, débordent. Les illusions organisées collectent les pas des passants. Le bitume porte l'inhumaine attitude. Le gris vert souffreteux des platanes tente une évasion vers le ciel mais le ciel est mourant. Au loin il a neigé, les cimes en témoignent. La terre noire des collines, paletot aux épaules, respire la lente application d'un hiver qui protège sa descendance. Des trilles dans la voix, quelques oiseaux de froid en appellent au réveil des graines. Poids du jour dans les poignets mais espoir au flanc, mon texte va son chemin, berçant de tenaces rêves de printemps.