Mystère de la poésie

Publié le par la freniere

Michel Pleau)

Les poèmes envoient trop de signaux
pouvant laisser croire en une dérive
pour qu’on leur reconnaisse une légitimité.
Les poètes font peur en raison d’une manie
qu’ils ont d’épier les âmes pour, au passage,
en saisir une étincelle, un mince éclat
de métal vif. La poésie est du domaine
des corsaires, bien qu’elle n’use jamais
de violence. Aucune rencontre ne paraît
fortuite aux poètes, qui recueillent toujours
ce que les ombres ont mandat de voiler.

J’ai lu Jacques Brault et Gaston Miron,
de Saint-Denys Garneau autant qu’Anne Hébert,
Marie Uguay, Roland Giguère ; j’ai lu
Rainer Maria Rilke, Pessoa, Sylvia Plath,
tout René Char, d’autres encore : Évanturel,
Grandbois, Hélène Dorion… Chaque fois,
je percevais qu’au-delà de leur frêle coquille,
des âmes dérobées aux ombres et aux êtres
continuaient de rayonner entre les lignes.

Claude Paradis
18.05.2019

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