Les épines
Sans toi
il n’y a plus ni plantes
ni oiseaux
le vent les cherche lui aussi
il n’y a plus de fleurs
dans la grande main du monde
sans toi
la lumière dans l’ombre
n’éclaire que le vide
les cigales se taisent
les fourmis s’endorment
les vivants déçoivent
les touristes japonais
ne prennent plus de photos
sans clef
je n’ouvre plus de porte
je te cherche partout
mais les meubles sont vides
le mot soleil n’éclaire pas
la feuille de papier
la grosse gomme du temps
n’efface pas la poussière des mots
ni les pommes rougies
que je cueillais pour toi
sans toi
les façades des maisons
refusent de sourire
les roses disparues
j’en garde les épines
je n’entends plus chanter la vie
la nuit fait taire les oiseaux
Jean-Marc La Frenière