Dans les mains de Monique
Monique est sur la galerie de la rue St-Luc
le ciel la regarde et cherche
d’où viennent les mots
elle étend ses draps
sur la corde à linge qui placote
je la rejoins sous le soleil de la Basse-Ville
là où la lumière
comme tout le monde le sait
goûte l’enfance
nous touchons au temps qui se défait
les branches nous écoutent
et puis tout à coup le rire de Monique
un oiseau que je connais
le prend dans son bec
et l’emporte un peu plus loin
pour le grand nid des heures
je vous le jure
à ce moment précis
dans les mains de Monique
un poème amorce son travail invisible
Michel Pleau, inédit, 2 juin 2020