Arthur Fousse

Publié le par la freniere

Arthur Fousse, poète, philosophe et romancier né en 1993, après des études en classes préparatoires et des fréquentations d’hôpitaux, fait le deuil d’une vie normale après son enfermement psychyatrique. Incurable, selon ses propres mots, il se consacre dès lors à l’écriture. Il fait le pari de la concision et de la simplicité, avec force et engagement et plusieurs ouvrages à son actif, son travail d’écriture à travers ses multiples formes, poésie, essai, roman, fait le vœu d’obtenir une vision totale de la réalité, avec réalisme et intensité.

Quelques poèmes à lire sur: Recours au poème
https://www.recoursaupoeme.fr/arthur-fousse-le-vieil-homme…/

De Arthur Fousse, poète interné par une société qui craint les génies et les ostracise dans ses cages institutionnelles :

autrefois les rives étaient si proches…
maintenant
dans le gué de mes larmes,
le chagrin transi,
les mots las,
la queue qui ne bande plus
et le triste assistanat des griefs, et la pension,
et aussi
les sédatifs,
les comprimés
et tout ça,
la mort travaille plus la matière
que le silence n’use l’esprit. dans ma main,
je lis mille sillons
plus profonds qu’une douve,
et j’y lis un écartèlement
que je ne peux franchir.
tous mes potes malades sont morts
et je suis le dernier sur le banc de touche.
la mort nous garde en réserve
et les joueurs comme des secondes
ne cessent de s’envoyer la balle.
nous nous sommes peut-être trompés.
peut-être n’étions-nous faits que pour tisser
le suaire d’un monde
qui ne devait que cacher la lumière
d’un faussaire.
peut-être devions-nous simplement nous taire
et attendre.
maintenant,
je regarde ces rides dans le coin de mes yeux, j’y lis des frontières qui ont croisé le fer
avec l’éternité
et qui sont restées closes à jamais.
des barbelés tristes sur un visage de honte.
et dans le noir,
parfois, j’entends un bruit venir de très loin,
de vieilles musiques jouent encore pour moi.
nous ne pouvions qu’apprendre à oublier
et disparaître
pour ne jamais nous souvenir.
les doigts, eux, tissent une autre honte.

Arthur Fousse, In “le vieil homme parle et les aubes ont toutes coagulé dans le sel et autres poèmes”

Arthur Fousse
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