Lettre ouverte
Lettre ouverte aux organisateurs de la 9ème édition du Printemps des Poètes à Nice (Thème national : Lettera Amorosa)
Mesdames, Messieurs,
L'an dernier, je me suis permis de réagir face à votre programmation qui ne tenait aucun compte de la sensibilité poétique dans son ensemble mais qui, bien au contraire, ne privilégiait qu’une seule expression artistique.
Je ne juge pas votre choix (et qui le pourrait ?), car l'homme, à l'existence trop éphémère, s'est souvent trompé. Laissons au temps, plus sage et plus serein que nous, la lourde et impitoyable tâche de retenir les oeuvres majeures qu'il n'aura pu effacer.
Aujourd'hui, je ne peux que protester plus fermement encore qu'en 2006, où vos choix dirigés pouvaient être le résultat d'une méconnaissance du tissu poétique niçois. Il est clair maintenant que votre programmation exclut volontairement la majorité des poètes de notre si belle région. En agissant de la sorte et délibérément, vous enfermez dans un corset l’essence même du Verbe, étriquant ainsi, aux yeux de tous, ce qui aurait pu être une véritable fête de la poésie. La nature, moins partiale que vous, permet à toutes les espèces d'exprimer son réveil.
Cette diversité enchante nos sens et permet à l'homme de découvrir à chaque saison nouvelle un univers merveilleux. Il en est de même de la poésie. Il existe de nombreux et d'excellents poètes à Nice, que je reçois à « Brouillon de Culture » depuis l'an 2000. Les poètes nous font partager leur monde. Là, réside en effet la richesse véritable, celle qui élève chacun d’entre nous par ses différences.
Ne parquez plus la poésie, laissez le Verbe libre. L'enfermer dans une boîte, un mouvement, une caste, une seule forme de sensibilité, ne peut qu'amoindrir, peut-être même discréditer la poésie elle-même.
N'ignorez plus les poètes qui animent toute l'année notre contrée.
Je sais que, comme l'an dernier, vous opposerez votre silence à mon courriel, car en effet, que pourriez-vous répondre à un homme qui prône la liberté du Verbe pour fêter le Printemps de tous les poètes ?
Ouvrez vos cages, Mesdames et Messieurs, et regardez autour de vous, ce sera le meilleur parti que vous puissiez prendre en prouvant votre largeur d'esprit et pourquoi pas votre amour de la poésie.
Je demeure naturellement à votre entière disposition pour vous rencontrer... le printemps prochain arrivera si vite.
Poétiquement vôtre.