Les blessures universelles (Québec)
Prisonniers de ce monde sans recours
entre la tyrannie et le cœur
chaque jour qui passe est à redouter
dans la lumière jetée aux fers
nous sommes rassemblés et atteints
les bras ouverts jusqu'au sang
à genoux sur la liberté humiliée
Le sol ne se cesse de se dérober
sous le poids des fables et des égarements
misérables deuils
pour une aumône d'amour
nos vies persistent à s'unir
au soleil ordonnent de se lever
en pièces détachées
ils ont fait éclater l'avenir
tout ce qui leur est étranger
dans des malles ils ont mis à l'ombre
une confiance voyageuse
le mystère de nos existences
le temps se veut éternel
en Amérique ou ailleurs
sur une plage enveloppée par la mer
le silence commence toujours par une chanson
avec des mots qui continuent à correspondre
nous périssons en compagnie de nos images
derrière les voiles du mensonge
notre vérité respire encore
les plus élémentaires solitudes ne nous quittent jamais
en contrebande rien n'est passager
une innocente tendresse ravage nos blessures
comme une prière parmi les bombes.
Louise Fournier