Aglaé Vadet
Aglaé, vieux routard,
Fini la petite randonnée
Vide ton sac
Arrache les vertes jalousies
Les remords monotones
Les ruminations lentes
Les j’aurai du ici
Les pas encore là bas
Dehors le fric dehors les fringues
Les cadeaux sans l’amour
Snobe deux fois plutôt qu’une
Les fêtes mercantiles
Dans des temples sans dieu.
Quand enfin allégée
Tu fermeras les yeux
Une dernière fois
Sans amertume aucune
Loin des alcools sans joie
Ton âme en gambadant
Les deux mains dans les poches
S’évadera follette
Si tu….
Si tu veux à tout prix
Nous offrir un poème
Qu’un tout petit vocable
Soit ligne de départ
Soit un petit oignon
Ou un brin de cerfeuil
Que la rosée inonde
Car la fraîcheur des mots
Garantit le refrain
Si tu parles d’amour
Sois subtil et modeste
Murmure à peine audible
Chuchotis des amants
Pas besoin de je t’aimeuh…
Les mots que tu tairas
Seront assourdissants
Poète prends ton ut
Que ta chanson soit simple
Ne tortille pas tant, dis net ce que tu veux
Si le matin est clair et le soleil sans voile
Et que le ciel est bleu
Dis que le ciel est bleu
Été 2003
Il est huit heures
Glaé s’éveille
Sur Europe numéro un
On reparle de Raffarin
Qu’est ce qu’il a donc encore fait
Trois fois rin, et rin de rin,
Les nouvelles sont comme la veille
Rien de nouveau
Tout pareil
Ceux qui sont pas inondés
C’est leur maison qu’a brûlé
Un footballeur à l’antenne
Grande idole du ballon rond
La chasse aux lapins de garenne
Ouverte en fin de saison
Pas de crime ce matin-là
Passons à la météo
Il fait beau
Et il fait chaud
Tout pareil
Comme la veille
Aglaé, est ce que tu descends ?
J’arrive,
Chic
Y a un croissant
Aglaé Vadet