Quand l'exilé te rêve (Maroc)

Publié le par la freniere

Je te rêve dès que je pars
Sur les bords d'un Nil d'enfance
Dans la chaleur de mes déserts
Je rêve à tes neiges guérisseuses d'exil.


Sous le torride des soleils
Je rêve à tes vents
Qui élèvent mes voiles et découvrent mes yeux
Qui m'emportent allègrement
Là où me portent mes écrits
Tes vents sans frein ni digues inutiles
Tes vents de liberté


Je rêve à tes visages de France Ancienne
Apprise dans mes classes orientales
Dans une langue inculquée qui ressemble à la tienne
Et nous parlons
Et nous parlons
Et de nos mots qui se fondent en nos accents divers
Jaillissent des concerts métissés
Inédits
Magnifiques
Dont la sonorité fait l'envie de toute la terre


Je rêve à ton Château
Mémoire de mes palais
Et je rêve à ton port
Ravivant mes bords de mers.


Je te rêve quand je suis à Montréal
Comme une vacance de plaisance
Un oxygène d'histoire
Une joie de Carnaval


Je te rêve
Ville escarpée à l'image de mon destin
Je revois tes ancêtres qui un jour comme moi
Ont accosté au flanc de ta terre inconnue
Découvrant tes richesses et oeuvrant sans chômer
A y inscrire leur destin


Je te rêve comme une ville fondée tous les matins
Par de nouveaux marins venus sur des bateaux de
Tous les coins du monde pour se trouver en toi.

Québec.


Mona Latif-Ghattas


Née au Caire, en Égypte, elle a émigré en 1966 au Québec.


Publié dans Poésie du monde

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article