Angéline Neveu
Angéline Neveu, poète très engagée politiquement et socialement, faisait partie du groupe Enragés de Nanterre, un groupe politique « détourné » par l'Internationale situationniste qui donnera l'impulsion aux événements socio-politiques majeurs de mai 68 en France. Commence ensuite une période où textes, musique et images s'entrelacent par la création de livres, de lectures publiques et de performances, notamment dans les festivals Polyphonix en Europe, à New York (1979) et à Québec 1990 ainsi que par de nombreuses performances-lectures au Centre Georges-Pompidou, au Musée national d'art moderne à Paris et dans les événements de performance organisés par Jean Dupuy à New York dans le loft du fondateur de Fluxus, Georges Maciunas. De 1979 à 1984, elle crée et dirige la collection « Unfinitude », une série de livres de copie-art élaborés par différents artistes en art actuel tous exposés au Centre national d'art contemporain Georges-Pompidou. Elle collabore avec les musiciens de Gilbert Artman ( Urban Sax) ainsi qu'avec Jac Berrocal. Les enregistrements sonores des performances ont été publiés notamment chez Giorno Poetry System et Artalect. Une émission documentaire,d'une durée de deux heures, réalisée par Éric Létourneau, a été produite sur son travail par la radio française de Radio-Canada. Publications |
Angéline Neveu dansant avec Messac
Jefferson Airplane, volutes aveuglantes,
I am going on
vision ciné aux yeux troubles
expectoration interne
déglutition rapide et intérieure
jusqu'au fond des tripes, trip, et trip
voyage au bout de quelle nuit ?
voyage sans fin prévue, ou sans fin,
ou sans fin prévisible, accessible...
«La maison aux milles étages»
Escalier de pierre en colimaçon du
château de Loches menant vers les oubliettes
ou vers la cage suspendue de Louis XI
Cheminée gigantesque sans feu ni loi
Hallumettes ou allus
Bois, blois des îles, j'ai soif
Carambouille c'est sage
Chouette c'est une mascotte
Les éléphants sont en peluche, pas un seul ne m'a accompagné.
Q comme quoi ?
Qualité, quantité, culpabilité, culotte,
cure-dent
*
La démesure
J'ai vécu dans un camp
de concentration
en suis sortie "Les yeux en prison"
J'ai bu pour le black out
pour tuer la souffrance
du vide qui m'habitait
Par amour
mais vêtue de haine
j'ai confronté le masculin
transgressé le mental
annihilé ma psyché
gelée gelée gelée gelée gelée
gelée gelée jusqu'à la folie
peur ultime
Retour avant avant la mort certaine
sans complaisance
Aujourd'hui je vis entre les étoiles
je suis
Le souffle de la mort Le souffle de la mort |
Angéline Neveu