Une lumière vive
À première vue, on a l’impression que la poésie n’intéresse pas grand monde… Mais quand on y regarde de plus près, quand on en parle autour de soi, on s’aperçoit que beaucoup sont ou ont été sensibilisés à la poésie soit par la lecture et|ou l’écriture de poèmes à un moment de leur vie (très souvent à l’école). Chacun comprend bien que l’écrit ne se résume pas à quelques examens, cartes postales ou autres lettres administratives… Aussi, quand il y a crise, conflit grave, ne s’éclaire-t-on pas à la lumière des poètes ? Les dictateurs et les intégristes ne tentent-ils pas de les réduire au silence le plus vite possible ? Ne tentent-ils pas de donner à manger à d’autres vers ces auteurs trop lucides dont la parole est dangereuse ? et ces poètes, ne trouvent-ils pas dans la poésie l’ultime résistance, celle que personne ne peut leur enlever ? Ce n’est sûrement pas un Jean Cassou ni un Robert Desnos ni un Max Jacob ni un Tahar Djaout ni même un Abdellatif Laâbi, encore parmi nous, qui me contrediraient. À première vue, on a l’impression que la poésie n’intéresse pas grand monde… pas si sûr quand il s’agit de solitude, pas si sûr quand il s’agit de souffrance, pas si sûr quand il s’agit de résistance, pas si sûr quand il s’agit de trouver un sens à la vie… Dans ces cas, comme dans bien d’autres, n’oublions jamais que la poésie demeure une lumière vive très précieuse.