Arthur Lamothe n'est plus
Le cinéaste militant Arthur Lamothe, bien connu au Québec pour son film Bûcherons de la Manouane et sa lutte en faveur de la cause autochtone, est décédé mercredi. Il avait 84 ans.
La nouvelle a été annoncée en fin de journée par Jean-Pierre Tadros, qui publie CTVM.info, un bulletin d'information destiné aux professionnels de l'industrie audiovisuelle québécoise.
M. Tadros a précisé que le cinéaste « est mort de vieillesse », entouré de ses proches, vers 18 h 30, après quelques mois passés dans un état végétatif.
Un cinéaste engagé
De 1973 à 1983, Arthur Lamothe a réalisé une série de 13 longs et moyens métrages, la Chronique des Indiens du nord-est du Québec. Avec l'aide de l'anthropologue Rémi Savard, il a documenté les revendications des Amérindiens, prenant à partie les pouvoirs politiques blancs et parlant carrément d'ethnocide pour qualifier l'attitude des Blancs envers les Amérindiens. Cette œuvre d'une indéniable valeur ethnologique a permis de garder sur pellicule des traditions disparues.
Né en 1928 en Gascogne, il est arrivé au Québec en 1953. Il a étudié l'économie politique à l'Université de Montréal et écrit sur le cinéma, notamment dans Cité Libre et dans Liberté.
M. Lamothe a travaillé à Radio-Canada, puis à l'ONF, se liant avec Gilles Carle. Il a d'ailleurs coscénarisé La mort d'un bûcheron et participé aux Corps célestes, tandis que Gilles Carle a coscénarisé Équinoxe (1986). Il a ensuite réalisé de nombreux films à caractère pédagogique, social et politique. Ses documentaires ont obtenu plus de succès que ses oeuvres de fiction.
En 1996, la France l'a fait Chevalier des arts et des lettres. Il était aussi membre de l'Ordre du Canada et chevalier de l'Ordre du Québec.
Ses films Bûcherons de la Manouane et Mémoire battante font partie de la cinémathèque de base en études québécoises constituée par l'Association internationale d'études québécoises.
Filmographie
comme réalisateur
- 1962 : Bûcherons de la Manouane
- 1963 : Montréal - Manicouagan
- 1968 : Poussière sur la ville (d'après le roman du même titre) d'André Langevin
- 1968 : Ce soir-là, Gilles Vigneault...
- 1970 : Le Mépris n'aura qu'un temps
- 1974 : Mistashipu
- 1975 : Ntesi nana shepen 1
- 1976 : Ntesi nana shepen 2
- 1980 : Innium Nipatakanu
- 1980 : Ninan Nitassinan
- 1980 : Pukuanipanan
- 1981 : Innu Asi
- 1981 : Mushuau Innu
- 1983 : Mémoire battante
- 1986 : Équinoxe
- 1990 : La Conquête de l'Amérique II4
- 1992 : La Conquête de l'Amérique I5
- 1992 : L'écho des songes - Shaman Never Dies<
- 1996 : Le Silence des fusils
- 2004 : Série Mémoire Antérieure
- 2007 : Les Pêcheurs Acadiens de l'île Lamèque
comme producteur
- 1974 : Mistashipu
- 1975 : Ntesi nana shepen 1
- 1976 : Ntesi nana shepen 2
- 1980 : Innium Nipatakanu
- 1980 : Une histoire de femmes
- 1980 : Ninan Nitassinan
- 1980 : Pukuanipanan
- 1981 : Mushuau Innu
- 1983 : Mémoire battante
- 1990 : Oliver Jones in Africa
comme scénariste
- 1961 : One Sunday in Canada
- 1961 : Manger
- 1963 : Montréal - Manicouagan
- 1973 : La Mort d'un bûcheron
- 1973 : Les Corps célestes
- 1983 : Mémoire battante
- 1990 : La Conquête de l'Amérique II
- 1992 : La Conquête de l'Amérique I
- 1996 : Le Silence des fusils
- 2007 : Les Pêcheurs Acadiens de l'île Lamèque
comme monteur
- 1962 : Bûcherons de la Manouane
- 1968 : Poussière sur la ville
- 1968 : Ce soir-là, Gilles Vigneault...
- 1975 : Ntesi nana shepen 1
- 1976 : Ntesi nana shepen 2
- 2004 : Série Mémoire Antérieure
- 2007 : Les Pêcheurs Acadiens de l'île Lamèque
comme acteur
- 1983 : Mémoire battante : (Voix)
- 1990 : La Conquête de l'Amérique II
- 1992 : La Conquête de l'Amérique I
Bonsoir monsieur Lafrenière,
Je suis l’épouse du cinéaste Arthur Lamothe et cherchant un renseignement sur internet, je tombe un peu par hasard sur l’article de votre blog lui rendant hommage.
Je vous en remercie donc, mais j’aimerais svp que vous retiriez la partie où je cite:
M. Tadros a précisé que le cinéaste « est mort de vieillesse », entouré de ses proches, vers 18 h 30, après quelques mois passés dans un état végétatif.
Mon mari est mort dans mes bras tout à fait conscient, comme il l’a toujours été et ce, même durant les derniers mois. Il est vrai que les 3 dernières semaines, Arthur ne pouvait pratiquement plus bouger, à part se réfugier dans mes bras pour que je le câline. Nous regardions des films ou écoutions de la musique. Mon mari n’a jamais été un légume. 2 mois avant son décès, nous étions encore au cinéma Beaubien où je continuais à l’amener...
Avec mes meilleures salutations,