Gaston Puel

Publié le par la freniere

Les années ont passé,

Il restait tant à connaître

Et d'abord l'insupportable tendresse

D'ici et maintenant,

Cultiver les morts avec les fleurs du jardin,

Regarder divaguer la fumée d'un feu d'herbes,

Battre des mains avec un enfant

Au son de l'Angélus. 

 

Gaston Puel

gaston-puel.jpg

 ....

qui vient de nous quitter

Ils sont si rares les poètes

à qui l'on s'attache

et puis leurs germes

qu'à notre manière

il nous faut faire fructifier

 

 

en forme de brève confidence :

le 29 mai je dédiai un poème à Gaston Puel

que je savais souffrant

http://dorio.blog.lemonde.fr/2013/05/29/veiller/

je lui fis parvenir par courriel

il me répondit :

trois lignes arrachées à la nuit

dernier message qui est désormais pour moi comme un viatique

un précieux soutien et une obligation

à poursuivre le chemin commun :

En ce monde étiré, parcouru en tous sens, volubile et affairiste, la poésie survit, langue de sable, déploration surannée, etc

G.P

(Carnet de Veilhes IV)

 

 

Pos Scriptum

 Le dernier ouvrage publié par le Centre Joë Bousquet et son Temps (tout un symbole, Puel étant jusqu'à ce triste aujourd'hui le dernier témoin de la vie de Bousquet)

s'intitule "42 sirventès pour Jean Paul"

Voici les premières et la dernière ligne du texte, qui rétrospectivement, se lisent, comme le secours du poème et de la poésie, pour faire le deuil de sa vie réelle :

 

ROMPRE

Dans le tournoiement  de la souffrance, sur son lit d'hôpital, Rimbaud, à sa sœur Isabelle : " j'irai sous la terre et toi tu marcheras dans le soleil !"

Il ne sait pas qu'il est un autre qu'on ne saurait ensevelir.

 

Jean-Jacques Dorio

Publié dans Les marcheurs de rêve

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