Ils ont dit

Publié le par la freniere

Quelle serait votre définition personnelle de la poésie ?

 

Une passerelle entre le quotidien et l’éternité. L’homme n’a pas de sens, il est signifié par la poésie. Elle ne nous propose  pas de nous consoler de la mort, mais de nous faire entrevoir que la vie et le trépas sont inséparables : ils sont la totalité. Écrire des poèmes est une manière de ne pas mourir entier.

 

Pourquoi privilégiez-vous cette forme d’écriture ?

 

Il y a quelque chose de plus triste que de rater ses idéaux : c’est de les avoir réalisés. En ceci consistent la puissance et la tranquillité de la poésie : à savoir que nous sommes impuissants. La poésie reste à l’ordre de la nuit. Elle se venge par la durée sous le triple signe de l’urgence, de la fragmentation et du caprice.

 

Quelle serait votre perception de la situation actuelle de la poésie en France ?

 

Déplorable, douloureuse, dispersée, dilettante, décharnée, décourageante, désenchantée, difforme, dissuasive, dupe, doctorale. Dommage.

 

Comment entrevoyez-vous l’avenir de cette activité dans votre pays ?

 

Furtivement, à croupetons, par le trou de la serrure, un soir de brume. L’avenir de la poésie devrait sans doute me permettre de réaliser ce que je voulais être plus tard : un petit garçon.

 

Patrice Delbourg

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