La maison est pareille à la tombe

Publié le par la freniere

La maison est pareille à la tombe : l’homme y habite.

Elle est blanchit à la chaux, elle est froide en hiver. Y

pèse l’odeur de la glaise.

Autrefois le défunt emportait son pain et ses armes.

Peut-être en avait-il besoin.

La maison est pareille à la matrice : l’enfant s’y retourne.

La maison est aussi pareille à la femme.

Elle est fermée à clef, on n’a pas le droit d’y aller Y

pénétrer par effraction est un outrage et un crime.

La maison est aussi pareille au livre ; le livre est la

tombe du cœur. Aussi trésor du cœur : tous les trésors

sont des tombes.

La maison est pareille à la tombe : ne pas déranger, il

dort.

La tombe est pareille à la maison : le mort s’y retourne.

 

Eeva-Liisa Manner

Traduit du finnois par Jean-Jacques Lamiche

Publié dans Poésie du monde

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