La sauce Gaza

Publié le par la freniere

Lorsque j’étais enfant existait cette indigeste sauce Gaza. C’était une sauce,hot-chicken ou B.B.-Q. qu’on retrouvait en conserve. Sauce brune farineuse et épicée fait de bouillon de poulet que l'on versait sur un sandwich au poulet chaud ou sur un poulet rôti. Comme toutes ces sauces des années 1970, elle était un produit synthétique. Rien de particulièrement ragoûtant. Or, chaque fois que j’entends parler de la bande de Gaza, et surtout depuis les horreurs qui s’y commettent depuis peu, je ne peux m’enlever l’image de cette conserve de la tête.

 

Le bombardement intensif des Palestiniens repoussés loin des colonies israéliennes dans cette langue de terre qui, autrement, apparaîtrait assez insignifiante est un crime contre l’humanité, on ne peut dire les choses d'aucune autre manière si nous sommes habités d’une certaine lucidité. À cela s’ajoute le report au pouvoir du dictateur syrien, Bachar al-Assad, protégé par les Occidentaux qui, échaudés par le bourbier iraquien, ne voudraient pas le voir s’étendre jusqu’aux frontières de la Turquie. Également, le tir de missile, qui a frappé l’avion de la Malaysia Airlines, le MH17 et fait 298 victimes, dont beaucoup étaient des chercheurs sur le sida, aurait été lancé par des séparatistes ukrainiens armés par la Russie qui rêve déjà de reconquérir son berceau kiévien. Cette bévue monumentale montre combien, confier des armes aussi puissantes à des rebelles atteignant à peine l’âge mental de dix ans, on ne peut obtenir que ce genre de résultat! Ce tir, qui ressemble à l’incident du vol 007 de la Korean Airline au moment du retour de la Guerre Froide, en septembre 1983, laisse penser que l’affrontement entre la civilisation occidentale menée par les États-Unis et la civilisation orthodoxe menée par la Russie serait en phase d'amorce d'une nouvelle guerre de tensions Est/Ouest et il est difficile ici d’y voir une raison de nature sociale, le communisme n’étant plus de mise dans la Russie poutinienne.

 

Quoi qu’il en soit, tous ces événements, à un siècle du déclenchement de la Première Guerre mondiale, font déjà de l’été 2014 un été véritablement meurtrier. Il n'y a pas jusqu'à une certaine gêne derrière l'utilisation du 75eanniversaire du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale afin d'occulter, comme par un souvenir-écran; la Première. La Seconde repose entièrement sur la responsabilité d’un individu, Adolf Hitler et de sa bande de voyous, ce qui est une occasion d’asseoir Mama Angela entre Cameron, Hollande, Poutine et Obama, alors que la Première Guerre reste une guerre entre impérialismes où l'Allemagne est tenue seule responsable des cinq années de souffrances endurées par des millions d’hommes, de femmes et d’enfants et qui marque incontestablement, a posteriori, le déclin de l'Europe.

 

(…)

 

Jean-Paul Coupal

 

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Publié dans Glanures

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