Le chemin (Roumanie)

Publié le par la freniere

 

Pensif, les mains derrière le dos,

Je marche sur la voie ferrée :

Le chemin le plus droit

Qui fût.

 

Derrière, à toute vitesse,

Un train arrive,

Qui n’a jamais entendu parler de moi.

 

Ce train – Zénon l’ancien m’en est témoin-

Ne me rattrapera jamais

Car je garderai toujours une avance

Sur les choses qui ne pensent pas.

 

Même s’il m’écrase

Brutalement,

Il y aura toujours un homme

Pour marcher devant lui,

Plein de pensées,

Les mains derrière le dos

 

Comme moi

Devant le monstre noir

Qui s’approche à une vitesse folle

Et ne me rattrapera

Jamais.

 

Marin Sorescu

Traduit par Alain Bosquet

Publié dans Poésie du monde

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article