Lhasa de Sela
Lhasa tu marches et tu appelles
Celui qui froisse tes pieds sur des chemins de ronces
Tes dents sont amoureuses ta bouche est sans racine
Le désert tombe et ressuscite quand tu vacilles
Quelqu’un vient
Tu nages sur des braises
C’est sûrement lui
Et tes mains sont immenses même percées par la pluie
Ton cri s’est allongé dans une roue de velours
Comme un feutre fragile
Ta voix couleur de chair lève le pain de l’ombre
La terre grogne et remplit la magie des oiseaux
Qui redonne soif et faim
Serre les poings sur ta fièvre
La douceur et la pierre confondent leurs murmures
Il y a tant de clarté dans l’obscur de ta voix
Qu’un océan se glisse en travers de ma peau
Lhasa laisse le vent marcher sur tes chansons
Et convaincre la terre d’accueillir ta fraîcheur
Car la nuit ce matin s’est trompée de fenêtre
Sur la route ruisselle l’eau brève de ta vie
Tel un souffle qui chasse
Lhasa laisse le vent dans l’étincelle des chats
Car la nuit ce matin s’est trompée de fenêtre.
Stéphanie Cousin