N'attend rien, désire tout
ô temps du désir, délivre-moi sans trêve
du temps des souvenirs
accorde-moi encore et encore
le temps de l'éternel retour
le temps des commencements,
le temps des amours naissantes
la première lueur et la sueur de l'aube
quand les corps consumés
renaissent de leurs cendres.
ô me lover à jamais
dans le tourbillon bleu
du ventre de la femme
quand s'ouvre, déchirant la nuit,
la jouissance d'un cri.
Raoul Vaneigem