On voudrait

Publié le par la freniere

On voudrait

ouvrir les yeux chaque matin,

rejoindre comme une goutte

l’océan, comme la feuille

la branche de l’arbre, on voudrait

les ombres comme des flammes

qui vacillent et cèdent sous le poids

du temps.

 

On voudrait les herbes moins

fragiles,

la houle moins forte quand chavire

le cœur,

on voudrait les étoiles qui se

au milieu du très noir, la terre

belle comme une aube, comme le

plus petit atome

qui l’habite, on voudrait l’espérance

encore possible dans nos mains,

des rêves

des rêves pour toute une vie, et

l’histoire du monde

qu’on recommence dans la lumière,

juste cette lumière du petit matin.

 

On voudrait la route comme un

souffle,

les cloches pour la joie de l’âme,

on voudrait l’orage égaré, la défaite

qui ne pèse et partout l’horizon où grandissent

les voiles.

 

Hélène Dorion

 

écrit pour Le Soleil à l'occasion du Printemps des Poètes

Publié dans Poésie du monde

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