Paroles indiennes

Publié le par la freniere

"Je lance un cri, avec dedans toute ma peine et ma peur. Toute mon angoisse de femme innue. J'écris pour le respect de ma personne. J'écris pour le respect de toutes les personnes de toutes les nations. Pour le respect de toutes les langues et de tous les paysages. Grâce à Joséphine Bacon, j'ai appris que je pouvais écrire, que j'avais une voix. Moi, je crie. Je hurle. Si les gens ne comprennent pas ma langue innue, au moins, ils retiendront l'intensité du cri."

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N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures est un recueil d’une grande tendresse. Surtout un immense cri. Comme si la tendresse et la poésie se trouvaient médusées devant l’éruption d’un volcan. Natasha Kanapé Fontaine dévoile son visage de poète et de femme innue. Elle aime. Pleure. Crie… pour venir au monde, une nouvelle fois.

N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures est d’abord une plongée à l’intérieur de soi, dits d’amour, le corps en route vers l’attente et l’extase ; quête soutenue par une écriture vive, éclatée qui peut passer d’une impression de la nature à l’évocation de la peinture de Dali. La vitesse de l’image surprend ici, on est ébahi devant la force de cette langue lumineuse et concise.

 

 

 

Poser ma tête sur tes genoux
libérer les rivières
leurs étreintes
fuir enfin parallèle et couronnée
tendresse émancipée
perdue
éperdue éternelle pareille toujours

affamée de tes lunes de jour

disparus les songes des capteurs
me revenir te tenir nous tenir
droit encore loin devant
souvenance perlée de plages infaillibles

tu as pour moi l'épouvante des loups
les chaleurs des étés vains
les forêts mordantes de sourds
nos adieux sans demain

sans secours
poser ma tête sur tes genoux.

 

Natasha Kanapé Fontaine

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