Robert Roussil
À relire: une entrevue de Stéphane Baillargeon en 1994, «Monumental Roussil»
Roussil, le sculpteur de la controverse, par Claude Langlois, dans Le Devoir, en 2002
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Le sculpteur Robert Roussil est décédé la semaine dernière en France, dans son atelier de Tourettes-sur-Loup. Il avait 88 ans.
Grand maître moderne, adepte de réalisation monumentale, il avait débuté sa carrière de manière fracassante, en 1949, avec une œuvre baptisée La famille. La police saisit la sculpture sur bois jugée indécente. Elle est maintenant intégrée à la collection permanente du Musée des beaux-arts de Montréal.
Cette censure inaugure des décennies de rapports tendus avec le milieu de l’art, les institutions, les galeristes et les conservateurs. Fort en gueule, il fait de tous les ministères de la Culture des «poubelles culturelles».
Robert Roussil aura travaillé toutes les matières: le ciment, l’acier, le bronze, la pierre, avec une prédilection pour le bois. Il avait été bûcheron dans sa jeunesse et soldat aussi, au régiment de Maisonneuve, avec lequel il a participé à la libération de la Belgique et des Pays-Bas après le débarquement de Normandie.
Né à Montréal en 1925, avant-dernier d’une famille modeste de neuf enfants, devenu communiste très tôt, Roussil s’était installé en France à partir de 1956. L’essentiel de ses réalisations se retrouve dans ce pays et ici, au Québec, où quelques collecteurs ont continué de lui passer commande après son exil volontaire. Plusieurs de ses œuvres ont cependant été détruites, endommagées ou déménagées, sans son autorisation.
Stéphane Baillargeon Le Devoir
Lors d'une convalescence d'un an, Robert Roussil complète plus de 600 dessins entre septembre 2011 et septembre 2012.