Sans corps
je lance ma parole boomerang
et elle ne revient pas
je prends le mot valium
et je ne dors pas
j’invoque la parole lucifer
et elle n’apparaît pas
je respire la parole oxygène
et je m’asphyxie
je marche le long de la parole morgue
et je me souviens de toi
je dessine la parole pont
et elle s’écroule
j’écris le mot final
et je recommence.
*
j’écris pour me voir
dans ce que j’écris
pour me nommer
dans ce que je nomme
pour m’entendre énoncé
par mes mots
pour me sentir en marche
sans corps
pour le corps présent
de la mémoire.
Francisco Hernandez
Traduit par Émile et Nicole Martel
Publicité