Sous une aiguille de pin
C’est parmi les herbes sèches ou sous les feuilles qu’il faut aller chercher l’unique témoignage. Ce qui paraît trop transparent, comme le lait qui déborde ou la porte qui claque, toujours encourage à la confusion. On n’en retient vite que le côté turbulent et facile, tant cela nous semble sans mystère.
L’important, au contraire, n’a souvent pour seule preuve qu’un peu de cette poussière de pollen qu’on respire, parfois, dans les jardins irréfutables. Son évidence est plutôt celle du lierre, vainqueur maintenant du vieux mur, mais dont il nous a été impossible de surprendre un seul instant l’effort.
Il faut comprendre dès lors qu’il y a tellement peu de choses à vraiment dire dans une vie, que tout cela doit pouvoir aisément tenir sous une aiguille de pin.
Pierre Autin-Grenier