Ta machine n'a pas tué tous les fascistes

Publié le par la freniere

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Sur sa guitare était inscrit

Cette machine tue les fascistes.

Protest-singer et barde US

de la révolution ouvrière,

progressiste folkloriste,

caressant la terre,

de ses ballades syndicalistes,

blues au vent

dans les trains de marchandises.

Flamber était ma nature

l'errance est dans mon jeu (sic)

Chanter en marchant

pour une justice sociale,

au prix de quelques tabassages.

 

Il a usé ses cordes

dans la poussière et la sueur,

pour l'éveil des consciences.

Chantre subversif de la gloire domestique,

précurseur écologiste,

dans le cauchemar américain.

 

Rambling boy, poor boy

péquenot-western chez RCA,

faisant fi des censures,

ta revanche Woody, *

cette résistance en marche

face à l'idéologie dominante

sur La Route de la Gloire

vers l'infini du dehors,

la terre de personne.

 

Chef de file du Hootenany

au goût de paille et de liberté,

souffleur à l'harmonica scintillant

sous la pluie californienne

de l'émotion collective

au bout de la Route 66

dont tu étais le pré-beatnik,

maigre et souriant

marchant vers la lumière.

 

Pâtre des souffrances,

ton talking blues

a seringué fermes et usines

de Baltimore â Washington

de ses rythmes ferroviaires.

 

Tu n'as pas volé

une once d'air pur

à ce monde de carriéristes,

de fossoyeurs de poésie.

 

Woody Guthrie,

ta machine n'a pas fini

de tuer les fascistes

sur les chemins incandescents.

 

Louis Bertholom

 

 

Publié dans Poésie du monde

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