LaFreniere&poesie

il dessine écrit. une mémoire de 400 000 millions d’annés, la forêt du crétacé, une végétation marine. sorte d’empreinte. plus vieille que tout, se dépose en une lente nuit. était-ce son enfance. un rêve ou un souvenir. un instant, ce trésor bientôt disparu....

La perte de mémoire des vieillards est en réalité une ruse. L’oubli, c’est en somme n’avoir pas vécu – pas vécu encore – et donc avoir la vie devant soi. Éric Chevillard

Tu marches pieds nus par déférence pour ton exil sans fin tu marches sur une terre lourde de silences. Voix égarées d’un pays d’herbes amères où tu t’es meurtri bien avant, bouches agacées d’où le chant se retire vers la nuée d’ombre ou la canopée des...

On n'aborde pas la mort comme on le fait d'un homme. Tôt tard, le rire s'achève en râle. Le suc de la durée finit toujours par sécher. J'ai bu mes larmes avec du vin, beaucoup de larmes et trop de vin. Je suis malade, ce matin. Je chauffe le gros camion...

Ils n'ont l'air de rien, ces quelques pas qui vous mènent du rideau au micro. Mais ce minuscule espace-temps détermine le plus souvent la cylindrée d'une vedette de music-hall. Edith Piaf avalait cette distance avec des mines de musaraigne contrite. Charles...

Regarde j'approche je parle la même langue que toi j'ouvre tout au bout du passage des torrents d'air qui nous entraînent je veux avec ma main toucher la maison aimée & Toujours j'aspire à un nouvel ordre repartir de là où j'ai pris forme je me conformais...

La vie court à la mort avec les pieds des hommes. Elle s'ouvre à l'infini avec la peau des fruits. Si je n'abdique pas, c'est à cause d'un loup, d'une abeille, d'un mot, d'une vague odeur de menthe, des sentiers d'herbe verte qui prolongent mes jambes....

... La Neva charrie l'eau sombre des cachots qui mutilent les noyés par balles venus des bidonvilles jetés dans la Seine à Paris manches courtes au Liberia manches longues au Tibet tontons macoutes de Haïti apartheid à Pretoria arméniens décapités la...

La neige a mis sa robe longue et patauge pieds nus sur la glace du lac. Le ciel est bas et la robe est légère. Enfant, les journées comme celle-ci, je découpais des anges dans le carton des âmes. Je galopais très loin assis sur une branche. Autant j'étais...