On dit que tu as bon espoir
Le poète Ashraf Fayad (né à Gaza en 1980) a été condamné à mort par décapitation, le 17 novembre 2015, pour apostasie (renoncement à la religion), au motif que ses poèmes contenaient des idées blasphématoires. Il s’agit, après cent cinquante exécutions en 2015, d’un nouvel acte d’obscurantisme et de barbarie d’une monarchie absolue de droit divin, dont la France est l’un des principaux fournisseurs d’armes.
Mardi 2 février, après son appel, un nouveau verdict est tombé : sa peine a été commuée en huit ans de prison et 800 coups de fouet. L’avocat d’Ashraf Fayad, Me Abdel Rahman-Al-Lahim, a déclaré suite à cette décision de la cour que son client ferait de nouveau appel et n’abandonnerait pas son combat pour la liberté.
On dit que tu as bon espoir
de réussir à voler
et de défier le trône
D’abroger les ablutions de la nuée
d’enfreindre les lois de la Création
et ce que Dieu a ordonné
aux autres oiseaux d’accomplir
Dieu sur son trône
Il assure leur subsistance
à toutes les créatures à plumes
qui s’en vont rassasiées
alors que tu dois te lever tôt
le ventre creux
pour aller ramasser les immondices
dont les gens se sont débarrassés
et pour te parfumer
avec l’émanation des charognes
étalées à perte de vue
Ashraf Fayad