Comme les fauves rêvent d’abord la savane, il nous fallait rêver l’amour. Là-bas, vers des Caraïbes d’enfance, un village cuit sur sa chaufferette. L’église aïeule prie dans ses jupes de briques. Le temps est venu que je te dise les mots éternellement neufs de l’amour.
L’aube entre dans la comporte du puits. Des andains vont donner répliques à la chenille processionnaire. Le pain des rêves nous fait vivre, mais la huche attend. Je te ferai du pain avec les mots du laitier.
Quand la vigne saura trotter sous ses petits fantômes d’arbres, la nouvelle dégringolera d’une clarté. La veste au dos de la chaise s’emplira de muscles et d’idées. Les doigts fourmilleront de futurs gestes. Depuis longtemps, au seuil du jour, les prés, par leurs coquelicots, t’embrassent à l’universel.
Simon Brest