Une ville vraie
Tout à l'heure sous le chapiteau je vais voir René Frégni et je suis heureuse à l'avance de lui dire tout le bien que je pense de son beau roman. Il se situe à Marseille, un Marseille qui n'a rien de folklorique, celui des souffrances des pauvre et de leur entêtement à vivre, des dents qu'ils doivent serrer chaque jour pour joindre les deux bouts, qui aiment, qui espèrent, rient et émergent de leur enfance lourds des efforts et des douleurs de leurs pères et mères, de leurs frères de misère. Une Marseille qui n'a rien à voir avec l'image lisse et habitable que l'on sait, ni d'ailleurs avec son inverse, la Marseille des truands. Mais entre deux mythes, le noir et le blanc, respire dans Le Voleur d'innocence une ville vraie.
Marie Rouanet