Chroniques de l'an 20
Ok! Comme le dit la chanteuse d'un groupe de jeunes adeptes de la Distorsion: "Arthur! Tu radotes!"
Je me répète, je m'embrouille, je disjoncte, je m'affole, je ne me souviens plus...
Le disque dur a des failles dans sa sécurité, la mémoire est une faculté qui oublie, je ne sais pas à quelle université elle appartient, dans les soubresauts de l'histoire, dans la course à relais des personnages, des anecdotes, des inventions qui surgissent comme des éclairs, des come-back d'acide qui apparaissent en sympathie avec les accords majeurs...
À travers les mythologies urbaines, les condensés de vie, la longévité des grands adolescents de la sculpture et de la musique, des efforts de la vielle garde pour se remémorer les traces "bleu-blanc-rouge" des Zirmates, des Automatistes, des Néo-plasticiens, des Rebelles et des "Lone Rangers" de l'underground québécois, les Bisons Ravis, les "Carmen Avril", les "Orignal Épormyable", l'Ave Gaspard de la Nuit, les Rockeurs Sanctifiés et les autres Hobos de la création, je radote...
Avez-vous votre date de péremption, les passée dates, les rétroviseurs, les "feed-back" au coin des rues laissent des traces écarlates, avez-vous fait "l'Electrik Kool Aid Acid Test" avec les Joyeux Lurons (Merry Pranksters)? ...
Aujourd'hui les micro-dosés ne sont plus saoul comme une botte sur le stage, ils sont en contrôle des chorégraphies lunaires, plus besoin d'halluciner, juste au dessus de la mêlée, en surfant sur les vagues, soulevé par la foule qui hurle aux loups, votre message passe à travers le linge, dixit le chanteur cinéaste!
Dans le "nowhere", dans le "here and now", dans le "Turn on, Tune in and Drop out", nous nous reconnaissons, enfants de l'Amérique contestataire, entre les Nègres Blancs du Québec et les Black Panthers afro-américains, la négritude d'Aimé Césaire et les sortilèges de Léopold Senghor sont des échos de la mondialisation des résistances à l'ordre établi des colonialismes, je radote ...
Nous sommes des punk-rock néo-trad, dans quelle case sommes-nous, nous avons pris le clos lors de la débâcle, dans les illusions de l'après-guerre, des générations sacrifiées, perdues, retrouvées, avec les cadavres dans le placard, le balai des sorciers et de sorcières hantent les conformités, la rectitude et la peur du changement, nous sommes les fantômes de notre temps...
Les monstres de la "Main" racontent l'holocauste à Montréal des "night-life", la vie de nuit des lanternes rouges et des cabarets du soir qui penche planent sur une chanson de Jacques Normand, j'aime les nuits de Montréal, ne laissons pas les promoteurs nous éloigné des quartiers latins, le "french lover", le "groove" latino, le jazz d'avant-garde, la scène "indie" et les vagues successives de métal, grunge, punk, rock, funk, de la diversité musicale comme un condensé planétaire, toute l'essence des compositions universelles passe par le passage rétréci, le microsillon des nouveaux genres et des trouvailles hybrides qui font la renommée de Montréal...
Je radotte et c'est l'année du rat qui s'avance sur le bateau ivre, nous allons chanter la mer et le béluga, la terre et le koala, le ciel et les outardes, le feu et les salamandres, nous embarquons sur l'Arche de No-Way, un big-band accompagne la croisière qui s'enfuit vers d'autres "Eldorado" nous ferons escales dans vos villages pour soulager votre spleen et vos indisciplines, recharger les batteries, se ravitailler en tendresse et en espoir...
On vise le top et comme le dit la vieille formule des "freaks": "on ne va pas plus haut qu'on est descendu plus bas"...
Mais vous êtes fous Mr Painchaud?
Pas autant qu'Antonin Artaud!
Je signe de mon surnom:
Paul Milou, dans le film des Frères Gagné. "La Couleur Encerclée"...