Petite prose pour la mort d'un camarade
Ni Pierre ni Saint je ne trahirai pas mon arrière garde mes espérances avant que le coq de Lénine ait chanté sur la gare de Petrograd. J'ai été un croyant particulier. Mal vu toujours dans la paroisse. Je traquais les diables de la bourgeoisie jusque sous les péristyles du quartier génois. Maintenant, je chante "y a d'la joie!" saluant les oiseaux au ventre blanc qui ont tourné les ailes de leur drapeau. Les hirondelles dépliées font des petites croix. Leurs Jésus pleuvent sur le parvis ardent de la mosquée. C'est plein Sud. Je suis, je l'affirme, je le prétends d'une autre lignée que celle tant et tant ressassée d'Abraham et Socrate, plutôt de la culture et du bouillon des chiens jaunes, les clebs du désert. Je hisse le drapeau noir sur la motrice de l'Orient-Express. Les pensées ont la fièvre et le vent coagule dans le conduit étréci de mes canaux, au risque d'embolie céleste. Le cimetière Nord est d'un côté de cette vie, mon paysage et sur le versant solaire, les coralines du Taj Mahal.