Du feu

Publié le par la freniere

J’aime que tu sois ma femme. J’ai rêvé toute la nuit à tes mains sur ma peau. Ma bouche a besoin de ta bouche, ma langue de ta langue. Comment ne pas être lié à toi ? Comment bouger la main sans qu’elle cherche la tienne ? C’est ta lumière qui éclaire la route que je prends. Tes petits gestes quotidiens agrandissent ma vie. Je ne suis pas ailleurs. Je ne suis pas sans toi. Je commence en toi pour aller vers toi. Je te donne ma vie, toute ma peau d’homme, ma force labourant la tienne.

Puisque tu es là, mon amour, le monde ne peut pas être tout à fait mort. Il y a de la bonté quelque part. Je viens chercher ma force à tes poignets d’enfant, mes pas à tes chevilles de fée, mes regards à tes yeux. Lorsque tu bouges, tout remue en moi, le corps et l’âme, le cœur sur les lèvres, le moindre poil de vie. Lorsque mes mains épousent ton visage, elles se mettent à voler. La vie de couple est immense. Je compte ta présence   sur le bout de mes doigts. Le ciel si lointain devient proche par toi. Tes caresses fleurissent dans la mémoire de ma peau.

Le corps portant l’âme et l’âme portant l’amour, ils font le vrai avec la vie. Nous sommes bâtis ensemble du même amour qui tiendra dur jusqu’au bout. Il n’y a plus de dedans, de dehors, plus d’ici ni d’ailleurs. Il y a toi. Tant de promesses deviennent caresses. Je consens désormais à la pleine lumière. C’est par toi que j’accepte de vivre. Avec tes notes, j’écris une sonate pour un duo de chair, une cantate d’amour pour un orchestre de caresses. Aimer est notre maison. C’est ma maison partout où tu es. Même les courants d’air y laissent des baisers. J’aime le sol où tu marches, l’air que tu respires, les choses où tu poses tes doigts. Je vois le monde par tes yeux. J’arrose mes plantes avec ta voix. Elles me répondent avec ton accent.

Toutes les choses se font belles pour toi. Ici la vie se démaquille sans tes yeux pour la voir. Déjà qu’elle est laide si souvent. Il faut être deux pour corriger ses traits, mettre du rouge aux joues qui ne soit plus du sang. J’ai tant de mots pour toi, des mots qu’on dit pour avoir moins froid, des mots qu’on s’habille avec, des mots qu’on mange à deux, des mots qu’on ne goûte qu’à deux, des mots qui donnent au pain des battements de cœur. J’ai des baisers de menthe pour ta bouche, des bleus de Chagall pour tes yeux. Je n’époussette plus rien. Tes cheveux sur ma veste embellissent la laine. Prononcer âme, amour, infini ou bonheur suppose parler de toi.

Tu es un être unique. J’ai une façon unique de t’aimer, qui t’appartient qu’à nous. Ce sont les caresses qui rassemblent nos mains, nos pas qui font la danse. Je ne sais pas si l’amour existait avant nous. Je sais qu’il existe pour nous. La terre tourne pour nous rapprocher. Ma langue est faite pour t’aimer. Plus près de toi que jamais, je t’embrasse jusqu’à la lune. Je te caresse plus loin encore. Nous nous aimons plus toujours que toujours, plus loin que loin, plus nous que nous. Même le froid, nous en faisons du feu.

Jean-Marc La Frenière

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article