Petite flânerie
Je ne rêve plus vraiment, je vis.
Ma flânerie prolonge l’arrêt,
que j’espérais il y a peu de temps encore.
J’ouvre une fenêtre sur le temps
pour sentir s’écouler les heures.
Un peu de musique succède
aux paroles devenues obsolètes.
J’entends la suite du monde
se dérouler sans que j’aie à tourner
les manivelles. Les livres empilés
en attente d’être lus me paraissent
tout à coup vivants, je les sens
déployer des ailes pour m’entraîner
au plus profond de moi, plus près
enfin de l’invisible chemin de poésie.
Claude Paradis
28.06.2020