Né en 1934. Dans la marine de 1949 à 1956. Travaille ensuite dans les Transports Parisiens. A été rédacteur en chef des revues Le Puits de l'ermite et Soleil des loups; a publié et continue de publier des notes de lecture dans de nombreuses revues.
1967 Bruits d'escale (Le Puits de l'ermite)
1968 Monde rouillé (Traces, Le Pallet)
1974 L'homme debout (Traces, Le Pallet)
1977 Chercher le jour (Fagne)
1982 Dans les prisons imaginaires de Piranèse (La Foire à bras)
1982 Les merveilleux perdants (La Nouvelle Tour de Feu,
Etampes)
1985 Arme blanche (Traces, Le Pallet)
1985 L'ombre d'un déserteur (Le Pavé, Caen)
1986 Cinéma d'ailleurs (Protée (Québec))
1988 Le chant des épidermes (Soleil Natal, Etréchy)
1988 Les éboulis de l'an (Soleil Natal, Etréchy)
1988 Mortellement, nouvelles (Soleil Natal, Etréchy)
199o Amours d'herbes (Traces, Le Pallet)
1991 Mâtures bleues (Le Bibelot)
1993 Espaces chanteurs (Le Bibelot)
1993 Les foudres et les dons (Traces, Le Pallet)
1993 Paramaribo-bo-bo (Le Bibelot)
1993 Le naufrage des certitudes (Eds du Soleil natal, Etréchy)
1993 Chants secrets / Ecrits d'écho (Protée)
1994 Les laisses de l'amour ordinaire (Décharge)
1994 Fauves scories (L'Arbre à paroles, Amay)
1994 Nuits murmurées (Atelier de Sagamie)
1994 Passager du ressac (Le Bibelot)
1995 Les hommes du rêve (E.L.)
1996 Les balanciers de l'insomnie (L'Arbre à paroles, Amay)
1997 Correspondances, en collaboration avec Jean-Claude Tardif (La Bartavelle, Charlieu)
1998 Petits instants de la stupeur (Poésie en voyage, Laon)
1999 Je vous écris du fond des mers, nouvelles (De l'autre côté du mur)
1999 Paresse d'eau (Chantepleure)
1999 Demain n'existe plus (Bleu d'encre)
2000 Les folies (A l'Index, Epouville)2000 L'enfer par contumace (Froissart, Valenciennes)
2001 Totems (Clapàs, Aguessac)
à Robert Momeux
Passager du temps qui court je marche
dans un bleu qui me concerne et qui me sied
C'est la saison jetée aux chiens et aux orties
Seul l'incendie au bout des doigts sait inquiéter
l'ancolie folle et l'arpent doux
Si l'or parfois manipule l'instant et si la terre
geint d'ouvrir le paysage
ce n'est plus tout à fait de la faute des dieux
Car j'ai tout oublié des prénoms de vos villes
suspendues jusqu'ici à des nuages blancs
(et porteurs des rosées de l'île apprivoisée
qui s'éloigne de nous à petits pas comptés)
Le grand large attendra que le bonheur foudroie
de nouvelles couleurs échappées pour tout dire
d'un arc-en-ciel fané
La main levée déchire l'horizon
et caresse un instant quelque phare oublié
sur le parvis des alizés
J'ai attendu de vos rivages les nuits brisées
les noirs sentiers j'ai parcouru de l'interdit
ses ourlets blonds ses crépuscules et ses bans
Aujourd'hui c'est l'ennui qui ronge l'alentour
qui sculpte mes refrains qui
cloue l'âge au frisson
CERTAINS BRUITS
Ils naissent très souvent de la trame et de
l'or ils sont méconnaissables
pour le mortel commun
On ne les voit dormir que lorsqu'ils
feignent d'oublier le sable marginal
Ils gravissent le bleu qui noie les
tourterelles et ploient avec lenteur
vers de nouveaux cadrans
Passagers d'une odeur ils
construisent des ports où des voiliers
mouillés accostent doucement
Ils font tinter parfois
le plus beau du rivage
Ils nomment blé la déchirure
Ils naviguent autour d'un nuage
inquiétant où les couleurs du ciel
inventent une fête
Jean Chatard