Dans le lit des fougères
Je traque un cerf-volant
au milieu de la neige
avec des mots trop courts
pour habiller l'hiver.
Je trace des oiseaux
dans le givre des vitresavec des mots trop froids
pour colorer les œufs.
Je laisse des échardes
dans la main du silenceavec des lignes de vie
assoiffées d'infini.
Je me souviens des feuilles,
des orties, des amandesenrobées de plaisir,
des samares en piquésur l'humus gourmand,
des abeilles en fleurs,du chant de la rosée
Dans le lit des fougères,des lèvres dans les ronces
svec leurs mots d'ortieécorchant les caresses.
Des îles sont en marche
dans les rivières du temps,une averse de becs
sur la tête des arbres.On ne se lasse pas
d'attendre le bonheur.Je cherche encore ce feu
qui rallume d'un couptoutes les branches du corps.