Pas de profit sans victime

Publié le par la freniere


Il n'y a pas de temps sans gris sur les cheveux.
Il n'y a pas de vendeur, de banquier,
de soldat honorables.
Il n'y a pas d'arme innocente.
Il n'y a pas d'argent propre,
pas de profit sans victime.
Il n'y a plus d'oasis au milieu du désert
mais des pompes à essence.
Il n'y a pas de guerre sans lâcheté.
Il n'y a pas de tireur sans cible.
Il n'y a pas de chiffres sans qu'on compte les morts.
Il n'y a plus de laine dans l'hiver des hommes.
Il n'y a pas de cimetière des innocents.
Il n'y a pas d'église sans damné.
Il n'y a pas de routes pliées dans une valise.
Les hommes naissent de nos mains.
Tant d'autres meurent de nos mots
lorsque les lèvres des berceuses
se transforment en prières.

Publié dans Poésie

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