Trois-Rivières: les parasites de la poésie
Il faut boycotter le Festival international de poésie de Trois-Rivières. Gaston Bellemare, son président, en a banni le slam et les micros ouverts, supposément dangereux. Depuis quand les poètes ne doivent-ils pas se mettre et mettre en danger ? La poésie s'accommode mal des catégories. Il y a de bons slammeurs comme il y a de mauvais poètes. «Les poètes qui n'ont pas publié ne sont que des parasites» aurait-il affirmé. Que faisaient donc les poètes publiés avant de publier, du tricot. Toutes les grosses maisons d'édition au Québec sont subventionnées au détriment des petites maisons d'édition. Ce sont elles les véritables parasites avec leurs poètes universitaires qui se critiquent et se publient entre eux. La poésie à Trois-Rivières n'est plus qu'une industrie comme les autres. L'an dernier, de jeunes poètes d'Abitibi, de Gaspésie et du Saguenay sont venus au Festival dans l'espoir de se faire entendre. Ils ont couchés dans leur char sans pouvoir le faire. À Trois-Rivières, on ne veut pas de mots qui marchent sans souliers, d'images mal attifées, de paroles qui rappent avec un coeur de punk, de révoltes qui slamment. On ne veut pas de fausses notes dans l'ennui du sérieux, de nez de clown sur le velin des pages. On ne veut pas de loups vivants chez les moutons de peluche.