Jean-Jacques Dorio

Publié le par la freniere

je suis né en quarante et cinq
soyons précis
juste quand on remettait la hache de guerre au fourreau
je suis né en Ariège - en Art  y ais-je gagné quelque chose ?
mon village vivait à coups de boeufs et de labours
l'hiver au coin du feu - le
cantou occitan -
pas d'argent on avait mais poly-culturellement la terre produisait à la sueur du paysan
le collectif régnait - moissons battages vendanges - et même le grain à grain de mais la nuit devant le feu de bois - le despeluquero - on enlevait perruque à l'épi jaune et blanc
(un début aux premiers fils innocents avant les noeuds d'autres réalités...)

Comme le loup blanc

Pour Ile Eniger

Comme le loup blanc
Qui regarde la lune
Qui court dans les nuages
Où les hommes s’affrontent
Dans des guerres sans fin
Comme le loup blanc
Regarder le mystère
Dans toute sa force paisible
Intense Libérée des calculs
A pas de loup A pas de danseuse
A pas d’innocence alouvie

Pour Jean Marc La Frenière

Quelquefois c’est comme une grande migration
La vie vite
Les mots mélangés
Le feu sur la cendre
Le grand dégel
On abandonne sa carte d’identité
La vie lente
Les mots de chaque jour
Le foyer froid
L’hiver des sentiments

 

Et l’on dérive multiplié
Dans la lumière du monde

(inédits)

bibliographie:
Itinéraires,  PJ Oswald, 1975
L'An rage,  Encres Vives, 1980
La Fenêtre Primitive,  Encres Vives, 1997
Paradiso Diaspora,  Multiple (revue) 1998
Présents de Paradis,  Encres Vives, 2003
Éphémère Paradis,  Encres Vives, 2004

son blog: http://dorio.blog.lemonde.fr/dorio/

Publié dans Les marcheurs de rêve

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article