On ne dit pas l'espoir

Publié le par la freniere


Nous sommes loin du paradis sur terre. Le progrès, semble-t-il, n'est qu'un os brisé. Qu'avons-nous apporté en inventant la poudre, le commerce et l'argent ? L'écart se creuse entre les hommes. Nous avons édifié sans tenir de l'eau, de l'air ni même de la vie. Le cœur traîne ses pieds dans une flaque de sang. La vérité qu'on nous impose, avec la croix et la bannière, n'est qu'un mensonge qu'on maquille. Si j'invective les vivants, c'est par amour de la vie. J'ai vu le manque et la misère et j'ai vu l'homme limiter l'homme. J'ai vu l'enfant imiter l'homme. J'ai vu la bête errante et la soif des plantes, mais j'ai aussi croisé le trésor des mots sur le chemin des pauvres. Dans ce qui semble avoir un sens, il n'y a souvent que du néant. On ne dit pas l'espoir sans parler du courage. Il faudra bien un jour inventer le bonheur. Commençons par le plus simple : le partage du pain, le respect de la terre, le rire d'un enfant. Il ne faut pas rester prisonnier de son rôle. Sur la falaise des vivants, j'attends qu'un écho me réponde.

 


Publié dans Prose

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article