L'enterrement d'une ortie

Publié le par la freniere


Je pleure comme une montagne

quand un caillou se meurt.
Il fallait le lancer
au milieu du ruisseau
avec les poissons rouges
et les algues muettes.
Il est mort sans connaître
les frissons de l’eau fraîche.

Quand les cigales chantent
l’enterrement d’une ortie
je pleure moi aussi
comme une fleur fanée.
La moindre épine a peur
du sourire des hommes.

Quand les abeilles votent
l’insurrection des fleurs
je signe d’une croix
sur l’écorce d’un arbre.
Un brin d’herbe soulève
sa pancarte de vent
comme un petit poing vert.

Les entailles d’érable
feront grève au printemps.
J’y serai moi aussi
avec de petits mots
rescapés de l’enfance.
Il manque trop de pièces
au puzzle du cœur.

26 décembre 2004

 

Publié dans Poésie

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C
et moi je pleure devant la beauté de certaines écritures