Le texte...

Publié le par la freniere

Le texte comme chair voudrait sans parenthèses conjuguer son présent. Dire le mot vivant, le sentir sur la langue, le tourner lentement. Je vis de ce moment, ce long enjambement, cette échappée du reste. Et ta voix sur la mienne. Comment dormir après. Je t'aime. Les mots tombent. Il me faudrait prêter des gestes à tous les gestes et ceux qui n'en sont pas. Pour dire. Et pour encore. Pour donner tous mes sens et que les mains écrivent ce qu'ils me sont vraiment. Et de longs doigts d'étoiles pour allumer le texte. Que la nuit prenne feu de ce qu'on est dedans. Craquent les allumettes pour éclairer le fil. Prisonnière des lignes, même pas verticale, je m'appuie sur la mer, la marmite salée où les écailles sombres, comme volets d'eau mauve, voilent les yeux de l'eau. Je rêve. Déjà loin, je veux dire plus près, je glisse sur la page jusques aux bras solides. Une sueur de soir en son ombre d'aisselle visite le cahier. "Aère un peu ton texte". Je lève lentement une robe de trop. Juste en dessous les mots ont bandé tous leurs muscles. Le ciel est un jardin. Et sa lumière bleue, haute comme une rive. Le texte comme chair voudrait sans parenthèses conjuguer son présent. Dire le mot vivant, le sentir sur la langue, le tourner lentement. Je vis de ce moment, ce long enjambement, cette échappée du reste. Et ta voix sur la mienne. Comment dormir après. Je t'aime. Les mots tombent. Il me faudrait prêter des gestes à tous les gestes et ceux qui n'en sont pas. Pour dire. Et pour encore. Pour donner tous mes sens et que les mains écrivent ce qu'ils me sont vraiment. Et de longs doigts d'étoiles pour allumer le texte. Que la nuit prenne feu de ce qu'on est dedans. Craquent les allumettes pour éclairer le fil. Prisonnière des lignes, même pas verticale, je m'appuie sur la mer, la marmite salée où les écailles sombres, comme volets d'eau mauve, voilent les yeux de l'eau. Je rêve. Déjà loin, je veux dire plus près, je glisse sur la page jusques aux bras solides. Une sueur de soir en son ombre d'aisselle visite le cahier. "Aère un peu ton texte". Je lève lentement une robe de trop. Juste en dessous les mots ont bandé tous leurs muscles. Le ciel est un jardin. Et sa lumière bleue, haute comme une rive.

Ile Eniger

Publié dans Ile Eniger

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